La Fabrication de la monnaie à l'époque médiévale

et à l'atelier de Dole

 

 

Ce cliché reprend tous les aspects de la fabrication de la monnaie

L’atelier de Dole fonctionnait selon ce principe, à une plus grande échelle.

Il y eut jusqu’à plus de 50 personnes qui y travaillèrent vers les années 1622.

Cet atelier se trouvait rue de la monnaie (près de la rue du collège)

atelier


 

1/ La fonte de l’alliage

La première étape de fabrication consiste à faire fondre l’alliage de métal dans un grand four alimenté par du charbon de bois (de la forêt de Chaux pour Dole). Le métal peut être de l’or pur, de l’argent du billon ou du cuivre…
Pour dole, les monnaies d’or sont très rares, on fabrique plutôt des monnaies d’argent ou de billon (surtout les carolus, blancs…) et de cuivre (double deniers).
Les pièces sont considérées en argent lorsque le taux de « métal fin » dépasse 50% du mélange…On parle souvent d’aloi…En dessous de ce pourcentage, l’alliage est appelé billon.
Une même monnaie peut être frappée en argent puis en billon suivant les règnes, par exemple, les carolus sont d’argent sous Charles-Quint et au début du règne de Philippe II puis deviennent du billon à partir de 1589…

la fonte du métal

 

2/ La fabrication des « plattes »

Un ouvrier « batteur » martèle l’alliage encore chaud afin d’obtenir une plaque assez mince appelée « platte ».

D’où, vous le comprendrez, le fait que les monnaies issues des ateliers utilisant cette méthode ne soient pas très uniformes en épaisseur…

fabrication des plattes

 

3/ La fabrication des flans

A partir des plattes, un premier ouvrier découpe les ébauches des monnaies. Un second finalise le travail pour obtenir une rondelle d’alliage : Le flan. Ils sont ensuite « recuits » dans une poêle  en cuivre avec de la « pierre à vin » afin de les rendre plus brillants. 

les flans

4/ La frappe des monnaies

Après préparation des flans, la frappe des monnaies peut commencer. Ce travail demande une très grande force de frappe mais aussi beaucoup d’adresse ! Le monnayeur dispose le flan entre les deux coins et frappe la monnaie. Le coin inférieur est appelé « trousseau », le coin supérieur « pile ». L’alignement des deux doit être parfait et la force de percussion uniformément répartie sur la surface de la « pile ». Seule la pratique permet de bien maîtriser la technique de frappe. C’est pourquoi il est courant de trouver des monnaies mal centrées, plus marquées d’un coté que de l’autre, voire frappée sur un flan ovoïde ou rectangulaire !




Par exemple, ce double denier de Dole de Philippe IV frappé sur un flan carré et de plus mal frappé !

flan carré

 

monnayeur

coins


deux autres méthodes de fabrication de la monnaie :

1/ illustration de la technique au balancier , technique mécanique beaucoup plus précise et qui donnait des monnaies d'allure "parfaite"

la balancier

La fabrication des lames ou plattes se faisait avec un laminoir mécanique de même que la découpe des flans se faisait avec un "emporte pièces"

2/ illustration de la technique au moulinet ou aux rouleaux , technique mécanique beaucoup plus précise également et qui donnait des monnaies d'allure  presque parfaite. Le seul "défaut" étant une courbure légère de la monnaie à la sortie des rouleaux, en effet le flan épousait la forme de ceux-ci et la monnaie était donc légèrement incurvée :

voici un modèle de moulinet rudimentaire :

presse

les deux rouleaux sur lesquels étaient gravés les images des monnaies tournaient en sens inverse, et le flan en passant entre ceux-ci était imprimé, voici un rare jeu de coins (de la monnaie de Neuchâtel, cliché MAHN)

coins

 

  

5/ les contrôles

Une fois les pièces frappées, elles sont « mises sur le marché ».
Un échantillon de chacune d’entre elles est conservé dans la « boite» ; échantillon de chaque type, en nombre défini suivant le module et la matière, et également par millésime…

La « boite » est un coffre bardé de fer à serrures, les clefs des serrures sont conservées respectivement  par un représentant du parlement, le général et les officiers des monnaies.

la boite

La « boite » est régulièrement ouverte, et son contenu vérifié afin de s’assurer du respect des édits, du professionnalisme et de l’honnêteté du personnel de l’atelier.

Le poids de chaque échantillon est soigneusement contrôlé, mais aussi l’aloi (quantité de métal fin de l’ensemble), les irrégularités sont sévèrement sanctionnées, le maître particulier devant payer de lourdes pénalités au souverain en cas de « manquement ».

Pour mémoire, à l’époque médiévale, les monnaie avaient cours pour leur valeur de métal, donc le bon poids et le bon aloi étaient très importants ! Toutes les frappes et les contrôles sont enregistrées dans des registres tenus par les officiers, ceux-ci servant également pour les contrôles…

le registre

 

 

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