Dés le IIe siècle avant notre ère, les Séquanes occupent un oppidum
nommé "Vesontio", celui-ci était alors le centre économique de la
Séquanie jusqu’à la conquête romaine.
Jules
César, impressionné par ce site stratégique qu'il décrit dans « sa
Guerre des Gaules », décide d'en faire la capitale des Séquanes, ainsi
qu'une citadelle militaire et un carrefour d'échanges de la Gaule
romaine. La ville devient l'une des plus grandes villes de la Gaule
belgique, puis de la province de Germanie supérieure.
Les
Romains agrandissent la cité et l'embellissent en y construisant de
nombreux édifices dont un amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 20 000
spectateurs et la Porte Noire érigée sous Marc Aurèle vers175
L'histoire de Besançon au début du Moyen-Âge est très mal
connue. En 821, on trouve trace d'un premier texte mentionnant la ville
sous l'appellation Chrysopolis (ville d’or).
C'est en 888 qu'Eudes Ier de France fonde les duchés et comtés de
Bourgogne. Ce dernier ayant pour capitale Dole est rattaché au Comté de
Varais dans lequel se trouve Besançon
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Besançon devient siège archiépiscopal en tant qu'archevêché indépendant.
Le titulaire du siège archiépiscopal est traditionnellement le
Chancelier du roi de Bourgogne. Le dernier roi de Bourgogne, Rodolphe
III, n'ayant pas de descendants mâles, lègue ses biens bourguignons à
son neveu Henri II du Saint-Empire.
Celui-ci, en 1032, rattache le Comté de Bourgogne et Besançon au
Saint-Empire romain germanique. L'archevêque de Besançon, Hugues de
Salins, grâce à l'appui de l'empereur, devient le seigneur de la ville,
qui prospère sous son impulsion. Après la mort de celui-ci en 1066, une
lutte pour sa succession plonge Besançon dans une longue période de
crise. Aussi, pendant tout le Moyen Âge, Besançon restera une ville
directement soumise à l'autorité impériale et indépendante du Comté de
Bourgogne.
Au
cours des XIIe et XIIIe siècles, les Bisontins luttent contre l'autorité
des archevêques et obtiennent finalement leurs libertés communales en
1290. Tout en restant soumise à l'Empereur, Besançon se gouverne par
elle-même, grâce à un conseil de vingt-huit notables élus au suffrage
universel à plusieurs degrés et à un conseil de quatorze gouverneurs
désignés par les notables. Besançon restera ainsi une « ville libre »
pendant près de 400 ans.
Les
ducs de Bourgogne, devenus maîtres de la Franche-Comté, sont les
« protecteurs » de la ville libre impériale que reste toujours Besançon.
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Hormis,
quelques monnaies mérovingiennes et carolingiennes, il faut attendre 871 pour
voir un diplôme de Charles le Chauve qui octroie à l’église métropolitaine les
revenus de l’atelier monétaire.
C’est l’archevêque Arduic qui reçoit celui-ci.
En 1049, une correspondance du pape Léon IX à l’archevêque Hugues De Salins (ou
Le Grand ou 1er) prouve et confirme que celui-ci détient la seigneurie de
Besançon et le droit de frapper monnaie, droit certainement accordé pas
l’empereur Henri III. Ce droit sera reconnu plusieurs fois par la suite par les
empereurs.
Du XI au
XIVème siècle, la monnaie de Besançon sera frappée au style pratiquement
immuable de la main bénissante, représentant le bras de Saint-Étienne, relique
appartenant à l’église du même nom.
Il y aura différentes légendes d’avers et de revers se rapportant à la ville :
CRISOPOLIS, S STEPHANVS, B STEPHANVS, PTHOMARTIR, VESVNTIVM, BISVNTIVM, PORTA NIGRA…
La monnaie
estévenante sera concurrencée et finalement ruinée par celle des Ducs puis
Comtes de Bourgogne. Sous la maison d’Autriche, le droit de frappe des
archevêques fut suspendu et passa en 1534 à la ville de Besançon.
Les ouvrages
de référence, comme le Plantet et Jeannez (voir bibliographie) donnent des
classements qui sont repris dans ceux effectués par Me Billey.
Il y en a eu deux, seul le second est, à un détail près, repris ici.
Ce classement, actuellement controversé, est en cours d’actualisation, il sera
donc modifié lorsque la nouvelle étude sur les estévenants sera publiée.
Voici les
classements :
(cliquer sur l'image pour en obtenir un agrandissement et voir les articles)
voici les deniers estévenants :
Type |
Cliquez sur la photo pour l’agrandir |
Be1.8
Hugues 1er
et début Hugues II ?)
AV :
SSTEPHANVS
Main bénissante
Rv :
+CRISOPOLIS
Croix cantonnée de
HVGO
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Be2.8a & b
Hugues II
AV :
SSTEPHANVS
Main bénissante
Rv :
+CRISOPOLISV
Croix
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Be3.8a & b
HUGUES III
AV :
SSTEPHANVS
Main bénissante
Rv :
+VISONTIVM
Croix cantonnée de
HVGO
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Be4.8a
Globule étoile
AV :
BSTEPHANI
Main bénissante
Rv :
+VESONTIVM
Croix cantonnée d'un
globule et d'une étoile
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Be4.8b
Porte noire
AV :
BSTEPHANI
Main bénissante
Rv :
PORTA NIGRA
la porte noire
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Be4.8c
Croix
cantonnée d'annelets
type non retrouvé ?
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Be4.8d
Globules annelets
AV :
PTHOMARTIR
Main bénissante
Rv :
+VESONTIVM
Croix cantonnée de
globules et d'annelets
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Be4.8e
Trèfles
AV :
PTHOMARTIR
Main bénissante
Rv :
+BISVNTIVM
Croix cantonnée
trèfles
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Be4.8f
Doigts longs et croix sans cantonnements
AV :
PTHOMARTIR
Main bénissante
Rv :
+BISONTIVM
Croix
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Be4.8g
Doigts courts spatulés
AV :
PTHOMARTIR
Main bénissante
doigts courts spatulés
Rv :
+BISVNTIVM
Croix
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Be4.8h & i
Doigts courts ronds
AV :
PTHOMARTIR (h)
PRHOM+ARTIR (i)
Main bénissante
doigts courts ronds
Rv :
+BISVNTIVM
Croix
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Il faut également signaler deux monnaies assez curieuses, dont Plantet &
Jeannez ont parlé, mais qui ne sont toujours pas attribuées...
Les deux sont attribués à Philippe de Vienne par ces auteurs, Caron a
démenti ces attributions, en essayant d'en apporter d'autres...
De plus, les monnaies de Philippe de Vienne ont depuis bien été
retrouvées et identifiées (voir le chapitre consacré à l'atelier de
Pymont)
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la
première est de type royal; elle faisait partie de la collection Plantet,
mais n'a pas été retrouvée depuis... |
AV :
TVRONVSCIVIS
Chatel tournois
Rv :
+BISVNTIVM
Croix
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Caron affirme que cette monnaie doit être attribuée à Philippe IV le Bel
qui aurait frappé monnaie à dole (?)
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La seconde de type hybride, faisait partie de la collection Morin, et
elle comporte la mention de Prothomartir comme les deniers estévenants...
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AV :
PTHOMARTIR
Main bénissante
Rv :
+PHILIPPVSREX
Croix
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Caron affirme que cette monnaie doit également être attribuée à Philippe
IV le Bel.
Mais au vu de la piètre qualité du document qui nous est parvenu, il me
semble nécessaire d'attendre qu'un autre exemplaire soit retrouvé, et il
serait étonnant que le Roi de France en ait frappé assez peu pour qu'on
n'en retrouve pas plus d'exemplaires !
Cette monnaie reste donc un mystère...
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